- SALVADOR - Actualité (1990-1996)
- SALVADOR - Actualité (1990-1996) P align=centerRépublique du SalvadorPolitique intérieure et vie économiqueLe 10 mars 1991 ont lieu les élections législatives et municipales dans un calme relatif. L’Alliance républicaine nationaliste (Arena, droite), parti au pouvoir depuis 1988, perd la majorité absolue à l’Assemblée en ne remportant que 39 sièges sur 84. Mais le score de son allié conservateur, le Parti de la conciliation nationale, qui obtient 9 sièges, lui permet de se maintenir au pouvoir. Les démocrates-chrétiens restent la deuxième force politique du pays avec 26 députés. La Convergence démocratique (coalition regroupant les 3 partis de la gauche non communiste) obtient un résultat inattendu en remportant 8 sièges.Le 4 avril, des représentants du gouvernement et du Front Farabundo Martí de libération nationale (F.M.L.N., guérilla d’extrême gauche) entament une nouvelle série de négociations sous l’égide de l’O.N.U., à Mexico. La guérilla consent pour la première fois à négocier un cessez-le-feu. Le 27, le gouvernement accepte la formation par l’O.N.U. d’une «commission de la vérité» chargée d’enquêter sur les crimes commis durant 11 ans de guerre civile. Il s’engage aussi à promouvoir des réformes constitutionnelles visant à renforcer le contrôle du pouvoir civil sur les militaires, mesures revendiquées par le F.M.L.N., qui exige également une importante diminution des forces armées et une réforme agraire.Le 25 septembre, Javier Pérez de Cuéllar, secrétaire général de l’O.N.U., obtient la signature, à New York, entre le gouvernement salvadorien et la guérilla, d’un accord de principe pour rétablir la paix. L’accord prévoit la réduction et l’épuration des forces armées. Il doit mettre fin à la guerre civile, qui a fait plus de 80 000 morts et provoqué l’exode de 1 million de personnes.Le 31 décembre, à New York, les représentants du gouvernement et du F.M.L.N. signent un «accord définitif» qui prévoit l’instauration d’un cessez-le-feu le 1er février 1992.Le 14 janvier 1992, les représentants du gouvernement et de la guérilla signent un accord qui précise les modalités d’application du précédent. Le 16, le président Cristiani et les chefs du F.M.L.N. signent à Mexico l’accord de paix définitif. Le 24, le Parlement adopte une loi d’amnistie qui couvre les délits politiques ou les délits de droit commun commis avant le 31 décembre 1991. Mais seuls les délits collectifs de droit commun non soumis à la commission de la vérité mise en place par l’O.N.U. sont amnistiés. Le même jour, 2 officiers membres des escadrons de la mort sont condamnés à 30 ans de prison pour l’assassinat de 6 jésuites de San Salvador en novembre 1989.Le 15 mars 1993, la commission de la vérité rend public son rapport sur les violations des droits de l’homme au cours de la guerre civile, entre 1980 et 1991. Celui-ci met en cause principalement les militaires, mais aussi le pouvoir civil et la guérilla du F.M.L.N. Il recommande notamment la destitution de 40 officiers supérieurs (la quasi-totalité de l’état-major, dont le ministre de la Défense) et des 14 membres de la Cour suprême, jugés coupables d’obstruction à la justice. Le 20, le Parlement adopte le projet d’amnistie générale déposé par le gouvernement conservateur. L’Église, l’opposition et le secrétaire général de l’O.N.U. condamnent cette mesure.Le 1er avril, les 2 officiers condamnés pour le meurtre des 6 jésuites sont libérés. Le président Alfredo Cristiani informe le secrétaire général de l’O.N.U. que les officiers mis en cause par le rapport seront prochainement mis à la retraite.Le 24 avril 1994, le candidat de l’Arena, Armando Calderón Sol, qui appartient à la tendance la plus conservatrice de son parti, est élu président avec 68,3 p. 100 des suffrages. Il était opposé à Ruben Zamora qui était soutenu par 3 formations de gauche, dont le F.M.L.N. Le taux d’abstention atteint 54 p. 100. Le 20 mars, qui était également la date du premier tour de l’élection présidentielle, l’Arena a obtenu 39 députés sur 84 aux élections législatives. Avec 21 élus, le F.M.L.N. s’est imposé comme la deuxième force politique du pays.Le 2 février 1995, le président Armando Calderón Sol présente un plan ambitieux de réformes économiques qui prévoit la levée du contrôle des changes, l’instauration d’une monnaie convertible, la réduction des tarifs douaniers, le renforcement de la lutte contre la fraude fiscale et la cession de certaines entreprises d’État.Le 20 mars 1996, le Parlement adopte, pour 2 ans, une loi d’urgence destinée à renforcer les moyens de lutte contre l’accroissement de la délinquance. La peine de mort est rétablie et les peines de prison alourdies.En 1996, la croissance faiblit en raison de la hausse des impôts et de la chute des cours du café, principal produit d’exportation. Les exportations progressent toutefois – même si le déficit commercial demeure énorme – grâce à l’activité des usines d’assemblage implantées dans les zones franches par des firmes sud-coréennes qui souhaitent ainsi accéder au marché américain.Relations internationalesEn octobre 1992, le Salvador et le Honduras s’entendent pour construire une voie ferrée reliant l’océan Atlantique à l’océan Pacifique, doublant le canal de Panama.
Encyclopédie Universelle. 2012.